Performance Athlétique

Préparation physique des champions : entretien avec Xavier BARBIER de Performance Athlétique

Xavier BARBIER , le préparateur physique de Gilles Coustellier depuis l’an passé a accepté de répondre à nos questions. Il nous présente sa structure et nous explique les principes et étapes-clé de la préparation d’un sportif de haut-niveau.

Xavier, présentez-nous votre structure dédiée à la préparation physique : Performance Athlétique.

Performance Athlétique
Performance Athlétique

Tout d’abord, merci de l’invitation. J’ai fondé Performance Athlétique dans le but de proposer des solutions de préparation physique aux sportifs et aux clubs. Le constat est que de nombreux sportifs ou entraineurs sont souvent désarmés lorsqu’il s’agit depréparation physique. On se retrouve alors avec d’énormes erreurs dans cet aspect fondamental de la performance sportive. Ceci davantage par manque de compétence spécifique que par mauvaise intention. L’idée est donc de mettre à leur service plusieurs années d’expérience à préparer des athlètes de différents sports pour la compétition. Je propose une grande variété de services : préparation d’athlètes, suivi à distance, ré-athlétisation, préparation en salle de musculation, consulting et plus récemment unegamme complète d’évaluations physiques (vitesse, détente, etc.).

Avec certains sportifs comme Gilles Coustellier, vous travaillez à distance avec Gilles. Quelles méthodes spécifiques avez-vous développées pour le travail à distance ? Quelles en sont les contraintes ?

Gilles et moi-même travaillons à distance depuis le début de notre collaboration en 2009. Je travaille avec un logiciel en ligne très complet : journaux d’entrainement et nutritionnel, programmes d’entrainement en 3D. Le tout accessible depuis un téléphone mobile. Ce service me permet de transmettre un maximum d’informations à Gilles pour chaque exercice de chacune des 6 séances hebdomadaires. Je l’accompagne ainsi plus facilement tout en échangeant par email lorsqu’un événement nous oblige à un changement de programme. Je dirais que la principale contrainte est que le sportif ait unprojet sportif fort. En effet, il doit être suffisamment autonome pour s’organiser dans ses entrainements. De mon côté il faut prévoir une période d’échanges importante avant de pouvoir élaborer le programme.

Quelles sont les grandes phases de la préparation physique d’un champion comme Gilles ?

Pour Gilles, il y a 4 grandes phases. La première est celle de régénération, juste après la fin des compétitions. La seconde va être de développer la qualité musculaire nécessaire pour la performance au VTT Trial, l’explosivité. Cette phase va être suivie d’une troisième dédiée au développement des qualités énergétiques pour la compétition. Enfin, la dernière phase est celle de compétition. Lors de cette dernière l’objectif est de permettre à Gilles d’être en forme sur les compétitions que nous avons identifiées comme majeures à l’intersaison.

Le travail musculaire que vous réalisé avec lui est-il généralisé sur tous les groupes musculaires ou est-il concentré uniquement sur les muscles sollicités ?

Les deux à la fois. Nous développons les qualités musculaires sur l’ensemble du corpscar le corps entier travaille lors de l’effort. Mais ce travail va être spécifique à la demande du VTT Trial. Il va donc y avoir une différence entre le haut et le bas du corps. Enfin, nous allons travailler pour réduire les douleurs et les blessures spécifiques au VTT Trial. Trial-inside a récemment publié une étude de traumatologie sur le VTT Trial et il ressort que certaines pathologies et douleurs sont assez fréquentes. Il faut donc avoir une stratégie pour s’en protéger. A haut niveau, la douleur physique doit être « apprivoisée » lors des compétitions. Cela fait partie de l’équation. Mais ce n’est pas pour autant que les sportifs doivent l’accepter sur le long terme et qu’il n’existe pas des solutions. D’autant que sur le moyen et le long terme, un sportif chroniquement « blessé » s’entraine moins et ne peut s’exprimer pleinement en compétition. Il est par conséquent moins performant.

Pensez-vous que la récupération soit un facteur de performance ? Quels exercices pourriez-vous conseiller après un effort pour l’optimiser ?

La récupération fait partie de ce que certains nomment l’entrainement invisible, c’est-à-dire principalement des facteurs hors entrainements (nutrition, sommeil). Mais je dirais qu’une bonne planification et un bon programme d’entrainement, intégrant complètement ce besoin du corps de se régénérer, sont déjà les premières solutions. Enfin, il existe plusieurs autres outils tels que les massages, les bains d’eau glacée, les contrastes de chaleur et les étirements. Mais il faut avoir à l’esprit que dans un objectif de récupération, il n’existe pas de remède miracle. C’est une diversité de méthodes à planifier comme pour la musculation. Il s’agit d’une partie importante de la performance : travail + repos = performance.

Quelles théories ont actuellement le vent en poupe en matière de préparation physique ?

Selon moi, c’est l’intégration de méthodes issues du champ de la rééducation. La frontière entre préparation physique et rééducation est de plus en plus fine sur certains points. Cette philosophie de la préparation physique intègre le fait que le rôle premier du préparateur physique est de réduire le risque de blessures. 

Enfin, quel est selon vous, la clé du succès de la préparation physique, quel que soit le niveau de pratique ? 

L’individualisation et l’approche scientifique moderne. Pendant de nombreuses années tous les sportifs s’entrainaient avec les méthodes des bodybuilders pour la musculation ou de l’athlétisme pour la course. Il s’agissait des seules références. Or, on sait à présent que ces approches ne sont plus justifiables et ne répondent pas aux besoins de la majorité des sports. C’est beaucoup plus complexe. Enfin, il est important d’individualiser le programme. L’âge, le niveau de pratique, les objectifs, le planning des compétitions, le planning hebdomadaire, le profil postural, les qualités physiques, l’historique des blessures et le poste de jeu sont autant des facteurs à prendre en compte que le sport en lui-même. Je vois parfois des jeunes me présenter des programmes d’entrainement récupérés auprès de contacts ou sur internet. Leur envie de progresser est formidablemais la plupart du temps ces programmes ne leur correspondent pas sur la majorité des facteurs précités. Aucun des sportifs avec lesquels je travaille n’a exactement le même programme. Même au sein de la même équipe. Certaines parties vont parfois être communes, mais il y a toujours des points spécifiques à chaque sportif.
Merci Xavier, pour avoir pris le temps de nous répondre!

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